« Quand j’étais petite, j’entendais mon père pratiquer de nouveaux airs certains soirs de semaine quand il ne travaillait pas. Le samedi, les oncles et les tantes rappliquaient et les jeunes comme les vieux partageaient leurs nouveautés et leurs coups de cœur en alternant les airs de violon, les chansons et les danses à la mode. »
« De méchantes belles soirées ! » auxquelles se joignaient parfois ou plutôt rarement des violoneux du coin dont les archives familiales peuvent témoigner.
Papa, au charisme légendaire, régnait sur notre univers à tous et nous en étions ravis ! Avec les années, plusieurs personnes dans les familles Remon et Leblanc sont déménagés à Montréal pour aller travailler, comme bien des Gaspésiens à l’époque.
Mais les liens musicaux familiaux sont quand même restés actifs parce qu’ils s’échangeaient encore des enregistrements sur bobines et sur cassettes et ces « mémoires » s’ajoutaient à celles que mon père faisait chez nous. Les fameuses cassettes ! Un trésor où j’ai puisé beaucoup de matériel depuis vingt ans et dont je suis encore loin d’en avoir fait le tour.
Grâce au temps que la pandémie m’a offert, j’ai enfin pu me consacrer à récupérer et numériser ces archives familiales qui étaient prisonnières de supports désuets : plus de 50 bobines et autant de cassettes enregistrées entre les années 1950 et les années 1980. Par cette sauvegarde active, j’ai répertorié près de 250 pièces de violon aux influences diverses : du Cap Breton, de l’Acadie, des Iles-de-la-Madeleine et des États-Unis, toutes jouées par mon père et ses amis violoneux. Une précieuse redécouverte de mon patrimoine familial, mais plus largement, une sorte de redécouverte de la musique gaspésienne.
Pour ce faire, j’ai effectué les transferts (en faisant cuire les bobines), avant de procéder au découpage des pièces numérisées pour en faire une première identification sommaire. J’ai ajusté les tonalités (les anciens rubans modifiant la vitesse et la hauteur des notes) et j’ai pu transcrire quelques 250 airs de violon.
Ce projet est un hommage à mon père Réginald Remon au respect immense pour tous ceux qui jouaient avec lui, hommage à ma grande famille de musiciens de cuisine ainsi qu’à mon coin de pays, la Gaspésie !
Voici l'émission Cap Es Trad du 20 décembre 2020 à l'antenne de CKRL 89,1 où j'y présente les membres des familles Leblanc et Remon qui ont rempli de musique mon enfance.
archives musicales de la famille Remon
Méthodologie d’archivage :
Le numéro de chaque pièce correspond à la première pièce répertoriée suite à la numérisation des cassettes et bobines d’archives de mon père. Par exemple : 5a-8 est la 8ième plage du côté a de la cassette 5. Le numéro de la cassette suit l’ordre de numérisation.
Le numéro d’une pièce n’est pas nécessairement le même que celui de l’extrait audio. C’est tout simplement une autre version de la même pièce, de meilleure qualité sonore. Par exemple, celle nommée 5a-8 correspond à la version audio 34a-9.
Évidemment, si le mot bob apparait avant le numéro, la pièce provient d’une bobine.
Rf fait référence à la cassette nommée Remon famille et 9s à celle titrée 9 suite.
Les transcriptions correspondent aux audios que jouaient mon père ou les amis de la famille, avec leur manière de faire, ce qui peut fort bien différencier des originaux.
Navigation, classement et recherche :
J’ai gardé les numéros de cassettes et bobines et rajouté le vrai nom de la pièce quand je le savais ou tout simplement, rebaptisé certains airs pour les retrouver plus aisément. Un nuage d’étiquettes permet de trier les résultats selon certaines spécificités (par ex. un accompagnateur particulier). Sauf mentionné, tout le répertoire est joué au violon par mon père Réginald Remon. En cliquant sur le lien plus, vous aurez accès à une partition, un titre si connu et peut-être, une autre version du même air.